Variations [Kinɔiz]

Posted by on Sep 19, 2021 in Actualité

[Kinɔiz] est du visuel/sonore. D’où le mot, contraction de « kino » et « noise », et sa graphie en écriture phonétique. Ici, les relations entre les images et les sons ne sont pas réglées pour simultanément donner à voir ce qu’on entend ou à entendre ce qu’on voit. Non pas que cette relation entre images et sons soit sans intérêt (elle existe partiellement dans les variations [Kinɔiz]). Mais son usage systématique limite l’expression.

Les variations [Kinɔiz] contiennent bien des éléments mimétiques, ce sont les intensités (relations entre valeurs) et les vecteurs (relations entre intensités). Ces éléments se font écho à distance mais leurs répétitions sont indissociables de différences : ils passent constamment d’une composante (sonore ou visuelle) à une autre, sont engagés dans des relations différentes (avec ce qui les précède et ce qui les suit).

Cela confère également aux variations [Kinɔiz] une forte tension entre répétition et différence. C’est le sens d’un réseau qui ne cesse de proposer du nouveau à l’intérieur d’une boucle. Qui nous fait « voir/entendre » des variations autant renouvelées que reprises. Un réseau sur lequel chaque composante trouve sa voie singulière (succession des intensités) et où, ensemble, elles forment des blocs qui reviennent (simultanéité des vecteurs).

S’il y a une dimension synesthésique dans les variations [Kinɔiz], elle est donc indissociable de métamorphoses. Ce qui élève le sentir au-delà d’une relation fixe entre le visuel et le sonore, au-delà des variations, différences et métamorphoses qui incarnent ce qui revient. Et en raison du nombre restreint des vecteurs qui les signent et les rythment, chacune des pièces des [Kinɔiz] sollicite, en un sens, un sentir original.

Christophe Drodelot – 2021